
La Haute-Gironde est un territoire régulièrement touché par le fléau des violences intrafamiliales. Les violences engendrées, qu’elles soient physiques et/ou verbales, ont un impact psychologique sur la victime. En effet, la nécessité de soins psychiques pour ces personnes n’est plus à démontrer.
A l’heure actuelle, la Haute-Gironde ne dispose pas de permanences dédiées à la prise en charge psychologique des victimes. Sans moyen financier pour accéder à une psychothérapie en libéral et en l’absence de solution de mobilité, il est impossible pour les victimes de bénéficier de soins psychiques. C’est alors la double peine pour ces personnes qui ont subi des violences et qui ne peuvent se reconstruire à cause d’un manque d’offre sur le territoire.

Grâce au co-financement des communautés de commune de la Haute-Gironde, le Contrat Local de Santé a souhaité s’investir auprès de ces personnes en finançant des consultations psychologiques pour toute victime de violences intrafamiliales. Des partenariats ont ainsi été créés avec les psychologues libéraux du territoire.
Le conventionnement avec les psychologues libéraux
Un courrier a été adressé aux 30 psychologues du territoire afin de les solliciter pour participer à ce projet. 12 psychologues ont répondu à l’appel en signant la convention de partenariat. Cette dernière impose aux psychologues de proposer un rendez-vous dans les 21 jours suivant la demande. En contrepartie, l’association s’engage à rémunérer le psychologue à hauteur du tarif qu’il pratique en libéral.
Les professionnels recrutés ont des profils variés : spécialisation en thérapie familiale, formation à la sexualité, thérapies ICV et EMDR (prise en charge des traumatismes), praticien de la relation d’aide, praticien de l’hypnose, …
Comment se fait la demande ?
Tout professionnel identifié comme personne orienteur du dispositif peut réaliser une demande auprès du Contrat Local de Santé de la Haute-Gironde. L’orientation se fait via une fiche navette qui permet de recueillir les principaux éléments de la demande (nom du bénéficiaire, numéro de téléphone, motifs de la demande, suivi par l’intervenant social en gendarmerie).
Il n’y a pas d’évaluation sociale réalisée, le professionnel doit juger par lui-même de la pertinence de prise en charge en fonction de la précarité de la situation – même si la notion de précarité reste encore subjective.
Le psychologue est désigné exclusivement par le futur bénéficiaire. La coordinatrice du CLS prend alors contact avec le professionnel afin de confirmer la possibilité de rendez-vous. Elle fait ensuite le lien avec le professionnel orienteur.
Il n’y a pas de nombre de séances identifié. Néanmoins, la prise en charge globale ne peut excéder 600 euros. Il revient ensuite au psychologue d’adapter le nombre de séances en fonction des besoins de la personne.
Un réseau de psychologue en construction

La mise en œuvre du projet a permis aux psychologues de se rencontrer et d’échanger sur le sujet des violences intrafamiliales. De cette rencontre a émergé le besoin de faire du lien entre psychologues libéraux et de maintenir ces temps d’échanges en tant que groupe de supervision.
Ce réseau est essentiel pour les partenaires de la Haute-Gironde car il permet de travailler en cohérence sur le territoire et d’orienter au mieux les victimes.
Enfants témoins, enfants victimes
Des demandes ont déjà été faites, elles concernaient des femmes mais aussi leurs enfants qui ont été témoins de ces violences. En effet, selon un décret paru en novembre 2021, les enfants exposés aux violences intrafamiliales sont désormais considérés comme victimes et non plus comme seuls témoins des faits.
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