Le territoire et diagnostic du CLS

Périmètre du CLS Haute-Gironde

Source : site territoires.nouvelle-aquitaine.fr de la région Nouvelle-Aquitaine

La Haute-Gironde est un territoire bordé au nord par la Charente-Maritime, à l’ouest par l’Estuaire de la Gironde, au sud par l’agglomération Bordelaise et à l’Est par le Libournais.

Administrativement, ce territoire s’étend sur 4 communautés de communes : Blaye, Estuaire, Grand Cubzaguais et Latitude Nord Gironde comprenant 62 communes pour une superficie de 782 km².

Source : Carte du Contrat Local de Santé de la Haute-Gironde

Il y a 2 centralités majeures sur la Haute-Gironde : à l’ouest, la ville de Blaye, sous-préfecture de la Gironde, qui borde l’Estuaire et au sud, la ville de Saint-André-de-Cubzac, en plein essor depuis quelques années, qui s’étend vers la métropole bordelaise. Ces 2 pôles concentrent 41% des emplois du territoire et constituent également des pôles d’équipements supérieurs.

Démographie et contexte socio-économique

En 2019, la Haute-Gironde comptait 92 878 habitants (Source : INSEE) soit une densité de 118,7 habitants par km² qui est inférieure à la moyenne départementale (162,8 hab./km²). Cependant, les disparités sont importantes puisque la zone sud regroupe plus du quart de la population. La commune de Saint-André de-Cubzac comprend à elle seule 13% de la population du territoire.

La Haute-Gironde compte une majorité de communes considérées comme rurales. La moitié d’entre elles a moins de 1 000 habitants. Pourtant, la Haute-Gironde connait une forte croissance démographique depuis 2013 (+ 1,01% par an entre 2013 et 2019 soit plus de 5 000 habitants en 5 ans).

La structure par âge de la population en Haute-Gironde est proche de la situation nationale. On note cependant une représentation des personnes âgées de plus de 60 ans moins forte qu’au niveau régional.

Source : INSEE, 2019

L’indice de vieillissement est faible : 73 (73 personnes de 65 ans ou plus pour 100 personnes de moins de 20 ans) contre 109 en France et 82 en Nouvelle-Aquitaine. La part de retraités à risque de fragilité est pourtant supérieure aux moyennes régionale et départementale.  

Si les inégalités de ressources entre les ménages sont moins marquées qu’au niveau départemental, les revenus se situent parmi les plus bas de la Gironde : le revenu médian en Haute-Gironde est de 21 170 € contre 23 180 € en Gironde. 62,5% des foyers fiscaux sont non imposés : un chiffre largement supérieur au taux départemental (52,9%). Pourtant, les taux d’allocataires du RSA et de l’AAH sont similaires aux taux départementaux et le pourcentage de salariés en emploi précaire est inférieur aux moyennes départementale et nationale. Ces chiffres caractérisent donc une population active mais modeste.

Les actifs de la Haute-Gironde sont principalement des employés (29,1%) suivi des ouvriers (27,6%). Les cadres sont peu représentés sur le territoire puisque l’on compte 3,1 ouvriers pour 1 cadre. On observe une part importante d’agriculteurs ou exploitants agricoles (2ème territoire de Gironde derrière Le Libournais). Le taux de chômage est proche des moyennes départementale et nationale, mais les jeunes sont particulièrement touchés puisque le taux de chômage des 15-24 ans atteignait en 2019 quasiment 31%. On observe également une part supérieure à la moyenne régionale des personnes de 15 ans et plus sorties du système scolaire avec pas ou peu de diplômes. Le territoire est faiblement pourvoyeur d’emplois, les habitants du territoire sont souvent amenés à travailler sur la métropole bordelaise. En effet, plus d’un tiers des actifs en emploi résident à 30 minutes ou plus de leur lieu de travail.

Le territoire dispose de peu de logements sociaux alors que la demande est importante : 11,5 demandes pour 1 attribution. Plus de 23% des ménages sont considérés comme en précarité énergétique logement et/ou mobilité quotidienne (voiture). Le chiffre est encore plus important sur la communauté de communes de Blaye (26%). 

Etat de santé de la population en Haute-Gironde

  • Décès

On observe une surmortalité prématurée significative pour les hommes (moins de 65 ans). Le taux pour les hommes est également significativement supérieur aux taux régional et national pour les décès évitables par des actions de prévention (lié aux pratiques de prévention primaire) et les décès évitables par traitements (lié au système de soins). Il existe une surmortalité significative pour les personnes atteintes d’un cancer du poumon ou d’un cancer colorectal. Enfin, il existe un taux élevé de décès par suicide.  

  • Maladies chroniques

Le taux des personnes vivant avec une maladie chronique est plus élevé en Haute-Gironde par rapport à la moyenne nationale. Cela est d’autant plus vrai pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Il y a un taux élevé de personnes déclarant un diabète ; la prévalence de l’ALD (Affection de Longue Durée) diabète a fortement augmenté depuis 2012 (comme en France). On observe un taux élevé de personnes atteintes d’un cancer notamment chez les hommes. Enfin, le taux d’enfants percevant l’Allocation d’Education de l’Enfant Handicapé (AEEH) est supérieur aux moyennes départementale et régionale. 

Part des bénéficiaires en ALD dans la population en 2022

Source : Système National des Données de Santé, 2022
  • Prévention

Sur la Haute-Gironde, le taux de participation au dépistage organisé des cancers (sein, colo-rectal et col de l’utérus) est inférieur à la moyenne régionale. Concernant, la pratique de l’activité physique, on note un nombre de licences sportives délivrées inférieur à la moyenne départementale et régionale quel que soit le sexe et l’âge.

  • Santé Mentale

Le territoire compte un nombre important de femmes traitées et consommant des psychotropes. Le nombre de jeunes (15-24 ans) ayant déclaré une ALD en lien avec une pathologie psychiatrique est élevé.

Offre de soins en Haute-Gironde

  • Structures sanitaires et médico-sociales

Le territoire se caractérise par un réseau de partenaires locaux dynamiques. En termes de structures sanitaires, le territoire est pourvu d’un Centre Hospitalier situé à Blaye qui possède un service d’urgence, une maison médicale de garde, une maternité, des consultations externes (pédiatrie, gastro-entérologie, chirurgie digestive, …), des lits SSR (Soins de Suite et de Réadaptation) et une PASS (Permanence d’Accès aux Soins de Santé). Concernant les soins de psychiatrie, le centre de référence est le service Garderose du Centre Hospitalier de Libourne. Les CMP (Centre Médico-Psychologiques) adultes et enfants, les CATTP (Centre d’Activité Thérapeutique à Temps Partiel) et les hôpitaux de jour sont ainsi sous la responsabilité de Libourne.

Le territoire comprend divers établissements médico-sociaux : 9 EHPAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), 3 résidences autonomies, 1 SSIAD (Service de Soins Infirmiers A Domicile), 1 HAD (Hospitalisation A Domicile), des services d’aides à domicile, 1 DAC (Dispositif d’Appui à la Coordination), SESSAD, IME, …

De nombreuses associations sont également installées sur le territoire et contribuent fortement à la dynamique territoriale comme la mission locale, le service Vict’Aid de l’association Don Bosco, le GEM (Groupe d’Entraide Mutuelle) En Parallèle, l’association les Champs du Possible, …

  • Professionnels de santé libéraux

La densité de médecins généralistes en Haute-Gironde (82,2 pour 100 000 habitants) est inférieure à la densité régionale (97,1) mais globalement similaire à la densité en France Hexagonale (84). Malheureusement, on remarque une baisse du nombre de praticiens sur ce territoire depuis 2017.

Evolution sur 5 ans du nombre de médecins généralistes libéraux de 2017 à 2022 (1) et densité de médecins généralistes libéraux en 2022 (pour 100 000 habitants)

Source : Fichier National des Professionnels de Santé, 2017 à 2022 et INSEE, 2019

Concernant les autres professionnels de santé, leurs densités sont globalement en-dessous des moyennes nationales et régionales, excepté pour les infirmiers libéraux et les sages-femmes. On note une densité très faible de masseurs-kinésithérapeutes.

La répartition de la densité des professionnels de santé n’est pas homogène sur le territoire. Il y a des différences territoriales importantes avec une offre moins présente au nord du territoire.

Le recours aux médecins généralistes est fort, d’autant plus pour les personnes de 75 ans et plus (8,2 actes en Haute-Gironde contre 6,8 en France). Les recours aux soins sont moins importants sur les communautés de communes de Blaye et de l’Estuaire (sauf pour les soins infirmiers).

Concernant les jeunes, plus de la moitié des 16-24 ans du territoire n’a pas consulté de chirurgiens-dentistes au cours des 24 derniers mois et près d’une jeune femme de 20-24 ans sur deux n’a pas eu accès à un gynécologue dans les 24 derniers mois (45% sur la communauté de communes de Blaye).

Santé environnementale

La santé environnementale a pour objectif d’agir sur les écosystèmes (eau, air, sol, …) pour améliorer notre santé et ainsi éviter la survenue de maladies. Il est donc nécessaire d’identifier sur un territoire les facteurs chimiques, biologiques et physiques qui peuvent influer négativement sur notre santé.

En Haute-Gironde, les données de l’Atmo Nouvelle-Aquitaine permettent de déterminer plusieurs sources de polluants. Sur ce territoire, il existe actuellement 25 sites et sols pollués.

La Haute-Gironde est concernée par le risque nucléaire en lien avec la centrale du Blayais implantée à Braud et Saint Louis. Cela concerne 10 communes sur la Haute-Gironde (principalement celles de la communauté de communes de l’Estuaire). Pour le risque industriel, seule une commune est exposée (Bayon-sur-Gironde).

La production agricole majoritairement représentée en Haute-Gironde est la viticulture.

Répartition des parcelles agricoles en Haute-Gironde en fonction de la nature de la production

Source : Géoservices

La viticulture utilise de nombreux produits phytosanitaires dont les effets sont considérés comme néfastes pour la santé. En effet, il existe des présomptions fortes d’un lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies : lymphomes non hodgkiniens (LNH), myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique (source : Effets sur la santé, rapport de l’INSERM, 2013). Une part importante des parcelles viticoles est néanmoins exploitée en agriculture biologique.

On observe sur la quasi-totalité du territoire un taux élevé d’oxyde d’azote (NOx), particulièrement sur la communauté de communes du Grand Cubzaguais qui enregistre un taux de 3634,09 kg/km² alors que la moyenne régionale s’élève à 912,16 kg/km². Une exposition prolongée à des concentrations élevées d’oxydes d’azote peut contribuer au développement de pathologies respiratoires (asthme, respirations sifflantes, toux, …).

On enregistre également des émissions de particules fines PM2,5 (inférieures à 2,5 µm) importantes sur la Haute-Gironde : de 231,55 kg/km² pour la communauté de communes de l’Estuaire à 636,05 kg/km² pour la communauté de communes du Grand Cubzaguais. La moyenne régionale s’élève à 202,20 kg/km². L’ensemble des particules fines ont un impact sur la santé respiratoire, mais la fraction fine, inférieure à 2,5 µm, porte plus fortement atteinte à la santé cardiovasculaire.

Densité des émissions d’oxydes d’azote NOx (kg/km²) – Nouvelle Aquitaine : 912,16 kg/km²

Densité des émissions de particules fines PM2,5 (kg/km²) – Nouvelle Aquitaine : 202,20 kg/km²

Source : Atmo NA, 2018
Source : Atmo NA, 2018

L’oxyde d’azote et les particules fines sont principalement relarguées par les bâtiments résidentiels et le secteur d’activité tertiaire. Pour le Grand Cubzaguais et Latitude Nord Gironde, ces particules sont également émises par le transport routier (autoroute A10 et nationale N10).

Concernant les mobilités douces, le territoire enregistre peu de lieux cyclables : 12 communes sur les 62 de Haute-Gironde ont développé des pistes cyclables (seulement 6 si on élimine les zones à 30 km/h).

Enfin, Météo-France prévoit une augmentation du nombre de nuits chaudes par an d’ici 2050 : environ 30 contre 5 à 6 actuellement. En 60 ans, la température moyenne a augmenté de 1,5°C.

A TELECHARGER

L’Observatoire Régional Santé Nouvelle-Aquitaine accompagne les Contrats Locaux de Santé de la Région afin de leur fournir des données de santé à exploiter sur leur territoire. Une présentation de ces données a été faite lors de l’évaluation du CLS Haute-Gironde en 2023. Suite à cela, des profils de territoire plus détaillés ont été rédigés (par CLS ainsi que par Communautés de Communes).